"a trop essayer de comprendre le mal on le bonifie"
Peu importe les concepts moralisants lorsqu'il s'agit de savoir. J'aime beaucoup télérama pour ces articles mais on ressent dans cette phrase des relents Chrétiens. A trop essayer de comprendre le mal on risque surtout de comprendre la société, de comprendre ce qui crée le mal, et de bouleverser un système. En bref cette phrase est une justification à l'obscurantisme.
"le patriotisme c'est l'amour des siens tandis que le nationalisme c'est la haine des autres"
Le talent d'écriture de Romain Gary ne se suffit pas à lui même. Et si dans un premier temps je suis resté coi devant cette phrase, en admiration silencieuse. Je crois aujourd'hui que Romain Gary exprime ici son amour des autres, des siens peut être, mais en aucun cas un avis sociologique/politique valable.
L'amour est toujours le frère de la haine. En effet, lorsqu'il s'agit d'identité on est d'une patrie, d'un parti, d'une nation, d'une religion, en opposition aux autres. Je suis Français avant tout car je ne suis pas anglais ou autre chose. Phrase qui prend tout son sens lorsqu'on regarde un match de football. Peut être plus concret pour les athés comme moi, je ne crois pas en Dieu avant tout car je suis en opposition avec ceux qui croient en Dieu.
Cette vision binaire de l'amour qui se traduit par une relation Etre Non-Etre, n'amène pas forcément à la haine des autres mais en tout cas à l'expression de mon être en opposition aux êtres qui me sont différents.
Je crois que l'actualité mondiale en est la preuve la plus flagrante. Les fondamentalistes musulmans sont opposés à l'occident avant d'être musulman, la preuve en est que les musulmans décrient eux mêmes ces fondamentalistes comme des non-musulmans, ce qui montre bien que ces fondamentalistes sont avant tout ce qu'ils sont en opposition à un autre monde avant d'être intégré à leur propre monde.
L'histoire de la mondialisation culturelle n'est rien d'autre que l'histoire d'un monde qui refuse d'accepter qu'on lui retire ce qu'il n'est pas, c'est à dire qu'on lui retire son identité.